Le terme « zéro déchet » m’énerve. Il me dérange. Bien que j’adore la communauté zéro déchet et que j’admire ceux qui en ont partie (parce que non, je ne considère pas vraiment en faire partie), il y a beaucoup de choses qui me dérangent à propos du zéro déchet. Cet article représente mon point de vue et ne diminue en rien les gestes que je pose au quotidien pour réduire mes déchets.
Le « zéro déchet », ça n’existe pas
Je trouve que les mots « zéro déchet » nous renvoient à un concept si extrême qu’il n’est pas réaliste. J’haïs tellement cette expression, je vous jure! Après tout, quel être humain vivant sur terre peut dire qu’il ne produit aucun déchet? Moi je n’en connais pas. Je trouve que ça rend le tout tellement élitiste et inaccessible que ça décourage plein de gens d’essayer, par peur de ne pas être parfait.
Personnellement, je m’engage à réduire mes déchets, pas à arrêter d’en produire. Je pense que chaque geste que je pose pour réduire mes déchets est un pas dans la bonne direction. Toute ma vie, je produirai des déchets et je comprends ça. Ça ne veut pas dire que je ne veux pas travailler à les réduire, je vous en ai d’ailleurs parlé à plusieurs reprises dans des articles. Mais pour moi, être zéro déchet, c’est impossible.
Sauf que « moins de déchets » ou « réduction des déchets », ça sonne pas aussi sexy que zéro déchet. I get that.
Le zéro déchet entretient le culte de la perfection
Je trouve que le culte de la perfection est beaucoup trop présent dans nos vies. Je pense que peu importe à quel « type » de perfection on es confronté, ça nous affecte tous d’une manière ou d’une autre. Est-ce qu’on a vraiment besoin de se mettre encore plus de pression pour être zéro déchet? C’est quelque chose qui me dérange profondément, car chaque petit geste compte et j’ai l’impression qu’on l’oublie.
Au lieu de ça, j’ai l’impression que ça devient vite une compétition à qui fera le moins de déchet possible. On pointe rapidement du doigt les gestes qu’on trouve « mauvais » chez les autres. Ce n’est pas parce que je m’affiche publiquement comme une adepte d’un mode de vie plus simple (voyez comment j’évite le terme zéro déchet ici haha), que j’ai envie de me faire reprocher chaque petit geste que je pose. Oui je fais des efforts, mais je ne suis pas parfaite.
Pis quand je vous parle de petits trucs pour être zéro déchet, ça ne veut dont pas dire que je pense détenir la science infuse, loin de là! Je l’ai souvent dit, mais je pense que c’est bon que je le répète : je suis une fille bin ordinaire, qui s’intéresse un peu à tout ce qui est grano/écolo et qui a envie de partager son cheminement. That’s it.
Je ne suis pas zéro déchet et je m’assume
Je ne suis pas parfaite, ni zéro déchet. Voilà, c’est dit.
J’achète encore des produits emballés dans du plastique. J’ai d’ailleurs tenté l’expérience de juillet sans plastique et j’ai trouvé ça pas mal plus difficile que je pensais. Je produits encore des déchets qui sont « évitables » pour certains. Voici une liste non-exhaustive des choses que j’achète qui ne sont pas zéro déchet ou des choses que je ne devrais pas autant utiliser si j’étais une « vraie zéro déchet » :
- Des produits pour le bain (c’est un essentiel cocooning pour moi!)
- Du fromage emballé
- Des champignons
- Du pesto de tomates séchées
- Des fausses plantes Ikea
- Des cahiers de notes
- De l’eau, j’aime prendre des bains et de longues douches
- Ça m’arrive même de prendre du take-out et tous les déchets qui viennent avec!

Me faire traiter d’hypocrite parce que je mange une salade dans un bol de plastique, c’est non!
Est-ce que je vais arrêter d’acheter ces choses-là pour autant? Je ne pense pas. Pour moi, c’est l’équilibre entre ma qualité de vie et mon soucis d’écologie. Ne soyez donc pas surpris de voir ces produits dans mes vidéos, mes articles ou sur mes réseaux sociaux.
Mais me faire critiquer quand je mange dans un bol de plastique au resto ou parce que j’achète des aliments emballés, c’est non! Je n’ai jamais prétendue avoir un mode de vie parfait (d’ailleurs qui peut dire ça?!), mais ça ne m’empêchera pas de vous partager mon quotidien pour autant. Je ne crois pas que je dois absolument être parfaite pour avoir ce « droit » là.
Je suis simplement Camille (clin d’oeil), une jeune femme avec des idéaux de vie plus simple qui tente de trouver son chemin à travers un monde parfois trop bruyant pour elle. Le zéro déchet me dérange, mais ce n’est pas pour autant que je rejette ses principes.
Punaise, merci pour ton article ! Je ne connais pas ton parcours, j’ai découvert ton blog à l’instant via Facebook, mais j’aime beaucoup le message que tu viens de transmettre !
J’essaye aussi de réduire mes déchets sauf que oui la plupart des « zéro déchet » vont plutôt me démotiver dans ma démarche… J’ai arrêtée de suivre ce genre de personne pour progresser à mon rythme 🙂
Merci beaucoup Marine, je suis bien heureuse que tu m’aies découvert suite à cet article! 🙂
À la base, l’expression « zéro déchet » était utilisée au niveau industriel. C’est Béa Johnson a décidé d’appliquer le concept à la vie de tous les jours (spoiling alert : c’est impossible d’avoir zéro déchet à la maison, même pour Johnson).
Aussi, « waste » en anglais peut autant vouloir dire « déchet » que gaspillage, ce qui se perd dans la traduction française. Un bon exemple de ça : le déchétarisme (ou dumpster diving). Ça rentre dans le zéro déchet même s’il y a des déchets impliqués puisque ça évite du gaspillage alimentaire (qui est ben pire, à mon avis vu toutes les ressources jetées en même temps!).
Personnellement, le terme en tant que tel ne me dérange plus autant depuis que j’ai changé ma façon de le dire. Je ne suis pas zéro déchet, je TENDS vers le zéro déchet (formulation que j’ai volée à Mélissa de La Fontaine). Juste en le formulant autrement, ça déculpabilise énormément. Anyway, tout le monde sait déjà que je suis une écolo imparfaite. 😉
J’avoue ne pas voir tant de « bashing » que ça dans la communauté zéro déchet (y’en a plus dans la communauté anglo, je pense, vu qu’elle est plus vaste). C’est vraiment des cas rares de mon expérience. En ligne, c’est pas toujours évident si une question est posée sérieusement ou comme une attaque. Y’a beaucoup de questions qui sont légitimes et j’essaie de ne pas les voir comme des attaques dès le départ.
En tout cas, je t’encourage à continuer à TENDRE vers le zéro déchet. 😉
Merci de ton commentaire Julie! C’est vrai qu’on perd un peu le sens en français, je n’avais pas réalisé!
Et les commentaires que j’ai vu ne venaient pas vraiment de la communauté, plus de gens qui semblent ne rien faire et décident de critiquer ceux qui font de petits gestes? En tout cas, ça m’a semblé être ça presque toutes les fois où j’ai reçu/été témoin de ce genre de remarque.
Bref, je vais continuer à être full imparfaite moi aussi haha! 😉
Je remarque qu’en anglais, le terme « zero waste » n’est pas entièrement équivalent et met davantage l’accent sur le fait de réutiliser, de ne pas jeter etc, plus que sur le fait de compter chaque petit déchet produit… Mais sinon, tu as bien résumé les choses, ce sont des formules à fort impact qui sont volontairement excessives, avec les dérives que ça peut impliquer. As tu lu l’article du blog Les mouvements zéro qui s’intitule « Mon illusion de militante zéro déchet »? Je l’ai partagé dans mon dernier article de blog (c’est le premier lien des « remue-méninges d’avril »), il est vraiment pertinent je trouve
Salut Irène! Merci de ton commentaire! C’est vrai que la traduction en français fait un peu perdre son sens à l’expression, je n’avais pas réalisé!
Et non, je n’ai pas lu cet article, je vais aller voir ça, merci! 🙂
Bonjour Camille!
Félicitations pour ce bel article!
Je sais que beaucoup de gens apprécieront et partageront ton point de vue!
Personnellement le terme « Zéro Déchet » ne me dérange aucunement, je l’ai et le comprend toujours dans le sens de faire mon possible puisque moi aussi je continue et continuerai à utiliser des articles jetables car je ne suis pas encore rendue là, soit « Zéro Déchet »
Je ne sens pas de pression sachant que je fait mon GROS possible avec mon GROS bon sens!
Ps: J’ai certaine petite pression ailleurs dans ma vie, comme tout l’monde d’ailleurs, alors pas vrai que je vais ajouter celle-ci, et je m’assume!
Bonjour, grâce à tes propos j’affine ma définition du zéro déchet. Je comprends ton agacement. Je ne m’étais pas questionné sur la sémantique du terme, cela restait intuitif. Tu poses le problème et tu as raison. Le terme zéro déchet en définitive pourrait sembler inapproprié. On le voit à travers le propos de Julie déjà entre déchet et gaspillage. Faudrait travailler sur la définition commune ! 😉